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Hors Pistes 2017 : Pesadilla, Intrigant rêve éveillé. Des Halles au Festival d’Avignon (Les Doms) ***

Critique :***

Un homme, (Piergiorgio Milano). se paie un vol plané monumental puis s’agrippe à une chaise dans des positions invraisemblables. Comme si ce  corps dépassait les réalités de la pesanteur. Acrobatique ? C’est un des aspects plaisants de cette performance : l’admiration primaire pour la souplesse d’un  » Valentin le désossé « . Ce  » premier degré  » du cirque, l’agilité hors normes  est  bien là mais, mis au service d’une histoire qui se dramatise. Apparaît une petite plante, poussée par un balai. Petit à petit les plantes s’accumulent comme si la nature envahissait le plateau. Beauté ou menace ? Arrive alors un employé à corps de panda, l’animal le plus mignon du monde, non ? Ami ou ennemi ? Dans ce rêve éveillé ou ce cauchemar organisé (par qui, le rêveur ou le panda ?) le corps dans ses torsions s’adapte aux situations, agit ou réagit. Des armes surgissent, des stress le paralysent, des agressions se fomentent, des danses de séduction s’ébauchent. Drôle d’affaire, sans cesse relancée avec des changements de rythme savamment calculés. L’ambigüité étend ses réseaux, et le rire alterne avec les peurs, comme dans tout bon conte pour enfants. Entre le rêveur et le panda on peut même douter…jusqu’à la conclusion. Qui est le héros, qui la victime ? A moins que l’un ne soit le double de l’autre ? Comme dans toute bonne histoire jouant sur le sentiment  » freudien  » d’inquiétante étrangeté ?

En tout cas Piergiorgio Milano n’a pas pour rien participé à la tournée mondiale de  » Tabac rouge  » de James Thierrée. Cet acrobate a enrichi son bagage d’une solide réflexion dramaturgique sur le mélange des genres, le cirque épousant la danse et le théâtre pour construire un produit à la fois séduisant, drôle et touchant. Construire un monde, c’est bien, parvenir à le communiquer encore mieux. Toute l’équipe est à congratuler ; lumière, musique, dramaturgie et d’abord le panda-complice Nicola Cisternino. On sort de là ragaillardi, réveillé, dispos : le comble après un cauchemar !

 ‘Pesadilla’ (Piergiorgio Milano).

-ce 21 mars aux Halles de Schaerbeek

-en juillet au festival d’Avignon (Théâtre des Doms).

Christian Jade (RTBF.be)

En conclusion du  » Hors pistes  » 2017 :

Si vous ratez ‘Pesadilla’, Anne Kumps a encore quelques tours dans son sac avec notamment.

  ‘Mama_Papa Carnaval’ (Cridacomay) les 23 et 24 mars.

 ‘Mama_Papa Carnaval’ (Cridacomay)

‘Mama_Papa Carnaval’ (Cridacomay) – © Loran Chourrau

Ainsi annoncé :  » Malgré la loufoquerie becketienne qui leur est propre, ils ont été surpris à leur tour quand ils ont croisé les chemins du Carnaval de Dunkerque…Personne ne sait par quoi et vers où il se laissera emporter ..il s’agit de jouer avec les arts du cirque et la musique, de se travestir pour changer de personnage, de danser, de créer des situations bizarres : un vrai carnaval  »

‘Je danse  parce que je me méfie des mots’ (Kaori Ito) : les 28 et 30 mars.

‘Je danse  parce que je me méfie des mots’ (Kaori Ito)

‘Je danse parce que je me méfie des mots’ (Kaori Ito) – © Gregory Bitardon

La presse française :

 Libération : » on retient surtout cette façon de jouer sur les contrastes rythmiques, entre silence et déferlante sonore, logorrhée enfantine déversée en listes folles et pudeur paternelle..  »

Rosita Boisseau Le Monde

 » Plus proche d’une famille de danse-théâtre où l’on retrouve au coude à coude James Thierrée, Alain Platel, Aurélien Bory et Denis Podalydès, Kaori Ito (…) a imposé une page spectaculaire humaniste et émotionnelle, dédiée à son père et à leur relation.  »

Cet article est également disponible sur www.rtbf.be

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