« Ces enfants-là » de Virginie Jortay. L’inceste maternel dévoilé. Une mise à distance rageuse et forte.
Critique : ***/4 Son récit autobiographique « Ces enfants-là », paru il y a deux ans, nous avait frappé par sa violence de pamphlet au style agressif quasi obsessionnel accusant une mère d’inceste et un père d’irresponsabilité. Une sorte de « Vipère au poing » au
« BEL ABIME » (de YAMEN MANAI). LE CRI DE RAGE D’UN ADOLESCENT TUNISIEN. IMPRESSIONNANT. NECESSAIRE.
C’est une des spécialités de Michel Bernard : puiser dans la littérature universelle des textes percutants qu’un acteur souvent seul fait vibrer intensément en nous. On se souvient de « Si c’est un homme » de Primo Levi ou de « L’avenir dure longtemps » de
« L’Or du Rhin ». Les tableaux cruels de Romeo Castellucci illuminent la malédiction de l’anneau d’une beauté fulgurante.
Les mises en scène de Romeo Castellucci, dans leur radicalité assumée, font parfois polémique, comme à la Monnaie en 2018 une « Flûte enchantée » où le maestro substituait son univers esthétique et philosophique puissant et fascinant aux « lumières » mozartiennes. Rien de
« Scènes de la vie conjugale ». Myriam Saduis met Ingmar Bergman sens dessus dessous. Cruel, drôle, tonique. ****
Plusieurs générations de cinéphiles ont été bercées par la petite musique d’Ingmar Bergman, ses contes cruels en noir et blanc, son incroyable connaissance des rapports ambigus entre hommes et femmes, la mise en valeur du génie de ses actrices. Quand il
« Le Nez » de Chostakovitch à La Monnaie. Une satire politique magnifiée par une partition fulgurante.***
Quelle belle initiative de Peter de Caluwe de conclure sa saison aux colorations slaves par cette incroyable feu d’artifice moderniste, Le Nez de Chostakovitch. Une mise en scène très politique et brute de décoffrage d’Alex Ollé et Suzana Gomez de
LA MONNAIE 23/24. LE RING DE WAGNER AVEC UN TIGRE DANS SON MOTEUR, ROMEO CASTELLUCCI.
Peter de Caluwe, le directeur de La Monnaie, adore donner une couleur à chacune de ses saisons. Le fil rouge de 2023/24 « There will be fate », affirme donc que le destin nous guette mais que rien ne nous empêche de
« Yes, peut-être » (Marguerite Duras). Un désastre atomique, un guerrier avachi, deux femmes sans mémoire. L’humour du désespoir. ***
Marguerite Duras, pour le grand public, c’est un film, ou plutôt le remarquable scénario d’« Hiroshima mon amour » d’Alain Resnais et un roman autobiographique sur ses amours adolescentes en Indochine, « L’Amant », Prix Goncourt 1984. Son œuvre théâtrale la plus jouée,
« Les Borkman » d’après Ibsen : une libre adaptation « garage rock » de Christophe Sermet ***
C’est quoi une « version de référence » en théâtre ou en musique ? Un spectacle, une voix, un personnage qui vous ont marqué à vie. Il y a tout juste 30 ans en février 1993 débarquait au National, dirigé par Philippe Van Kessel,
« Baal » de Bertolt Brecht. Un poète est un porc ? Fameux dilemme en 2022, cinq ans après #Me Too. ***
Brecht avait averti les candidats : « Baal est contemporain de qui montera cette pièce…A l’attention des comédiens tentés par l’extrême quand ils ne s’en sortent pas avec la médiocrité ». Contemporain, extrême, médiocrité : le genre de défi qu’aime
« DEFAUT D’ORIGINE ». L’HUMOUR EXISTENTIEL DE YASMINE LAASSAL SUR SES ORIGINES ARABES. EMOUVANT, NECESSAIRE. CRITIQUE***
Sur son lit d’accouchement Jeanine choisit le nom de sa fille, Yasmine, en lisant un Télé 7 jours qui met en couverture Rita Hayworth, dont une fille s’appelle Yasmine. De ce curieux hasard Yasmine gardera une fascination pour les grandes