« BRODECK ». La haine mortelle de l’Autre. Un opéra de Daan Janssens aux accents wagnériens dans un espace-temps spectaculaire de Fabrice Murgia ***
Au départ un roman remarquable de Philippe Claudel « Le rapport de Brodeck » (2007) inspiré par nos deux guerres mondiales et qui sonne étonnamment juste avec une guerre au centre de l’Europe et les identités meurtrières qui s’affrontent au Proche Orient.
« Trois sœurs » (Tchékhov). Une famille dépressive plongée dans la dynamique de Christophe Sermet. Vibrant, fringant, généreux. ***
Il y a un style, une « griffe » Christophe Sermet qui depuis Vendredi jour de liberté d’Hugo Claus en 2005 à ces Trois sœurs de Tchékhov choisit dans le répertoire, fin XIXe siècle ou contemporain, des textes forts, centrés sur les
Une « Walkyrie » intériorisée à la Monnaie. Crépusculaire et illuminée. Un Castellucci surprenant***
Romeo le provocant nous avait averti en présentant à l’automne l’ensemble de son Ring wagnérien. Chaque épisode aurait sa logique visuelle et sa dynamique et donc la mise en scène de La Walkyrie n’aurait rien à voir avec celle de L’Or du Rhin. Pari
« Histoire du Tsar Saltane » : un conte pour enfants qui interroge l’autisme. Une reprise triomphale****
Fin juin 2019 ce grand classique de Rimski-Korsakov nous avait bouleversé. L’émotion demeure intacte quatre ans plus tard. Cette œuvre rarement jouée en Belgique, très populaire en Russie, est basée sur un conte de Pouchkine aussi emblématique que le « Petit
« Ces enfants-là » de Virginie Jortay. L’inceste maternel dévoilé. Une mise à distance rageuse et forte.
Critique : ***/4 Son récit autobiographique « Ces enfants-là », paru il y a deux ans, nous avait frappé par sa violence de pamphlet au style agressif quasi obsessionnel accusant une mère d’inceste et un père d’irresponsabilité. Une sorte de « Vipère au poing » au
« BEL ABIME » (de YAMEN MANAI). LE CRI DE RAGE D’UN ADOLESCENT TUNISIEN. IMPRESSIONNANT. NECESSAIRE.
C’est une des spécialités de Michel Bernard : puiser dans la littérature universelle des textes percutants qu’un acteur souvent seul fait vibrer intensément en nous. On se souvient de « Si c’est un homme » de Primo Levi ou de « L’avenir dure longtemps » de
« L’Or du Rhin ». Les tableaux cruels de Romeo Castellucci illuminent la malédiction de l’anneau d’une beauté fulgurante.
Les mises en scène de Romeo Castellucci, dans leur radicalité assumée, font parfois polémique, comme à la Monnaie en 2018 une « Flûte enchantée » où le maestro substituait son univers esthétique et philosophique puissant et fascinant aux « lumières » mozartiennes. Rien de
« Scènes de la vie conjugale ». Myriam Saduis met Ingmar Bergman sens dessus dessous. Cruel, drôle, tonique. ****
Plusieurs générations de cinéphiles ont été bercées par la petite musique d’Ingmar Bergman, ses contes cruels en noir et blanc, son incroyable connaissance des rapports ambigus entre hommes et femmes, la mise en valeur du génie de ses actrices. Quand il
Aix-en-Provence 2023. « Wozzeck » d’Alban Berg. Les deux Simon, McBurney & Rattle, nous emmènent au paradis.*****
Pour explorer l’enfer décrit dans le Wozzeck de Berg il y a deux voix royales : soit on part de la révolution atonale de la partition et de l’expressionisme pictural des années 1920, soit on remonte au romantisme originel du
Festival d’Aix-en-Provence 2023. « Cosi fan tutte » de Mozart, revu par Dmitri Tcherniakov. La revanche de Despina.
Avec Dmitri Tcherniakov à la mise en scène on sait d’avance que l’œuvre de répertoire proposée va passer un mauvais quart d’heure. En tout cas subir un changement d’angle radical. Dans le Cosi présenté à l’Archevêché la thèse est explicite :