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La Monnaie virtuelle et gratuite : 7 opéras en ligne dès ce 21 mars pour alléger notre solitude

La trilogie Mozart /Da Ponte, objet de polémique, devait être diffusée « live » sur le site européen d’Opera Vision les 19, 21 et 24 mars. La crise coronavirus en a décidé autrement.

Peter De Caluwe, Directeur de la Monnaie a décidé de diffuser le 24 mars sur Opera Vision un Mozart peu connu, « Lucio Silla » et d’offrir par ailleurs, sur le site même de La Monnaie, pas moins de 7 opéras produits ces 2 dernières saisons.

L’offre va du 21 mars à la fin des vacances de Pâques (au moins). Une programmation éclectique, de Mozart à Dusapin en passant par Verdi et Wagner. Au niveau de l’excellence, notons le Conte du tsar Saltane, nommé cette année pour un International Opera Award dans la catégorie « Best New Production », ainsi que la création mondiale du nouvel opéra de Pascal Dusapin Macbeth Underworld, (qui est déjà en ligne sur le site de la Monnaie jusque fin avril).

Macbeth Underworld, de Pascal Dusapin, en ligne en intégralité sur le site de la Monnaie jusque fin avril 2020

Macbeth Underworld, de Pascal Dusapin, en ligne en intégralité sur le site de la Monnaie jusque fin avril 2020 – © Baus / La Monnaie De Munt

Retrouvez ci-dessous toute la programmation disponible en streaming gratuit sur son site Internet à partir de ce samedi 21 mars jusqu’à la fin des vacances de Pâques.

Le conte du Tsar Saltane

Tirée d’un conte de Pouchkine, l’histoire de ce petit tsar mélancolique et difforme, renié par son père, le Tsar Saltane est un classique aussi évident pour les enfants russes que le « Petit Prince » chez nous. Les scènes « autistiques » entre la mère et le fils qui rythment la première partie bénéficient non seulement d’une excellente direction d’acteurs mais d’une justesse vocale qui porte sobrement à incandescence la douleur d’exister. Le fils Gvidon, le ténor Bogdan Volkov et sa mère la soprano Svetlana Aksenova sont fascinants de justesse et de couleur vocale.

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Lucio Silla

Mozart avait 16 ans lorsqu’il compose cet opéra sur un sujet romain illustrant la cruauté de la dictature notamment vis-à-vis des femmes. Un ‘opera seria’, pas ‘buffo’donc pas de Papageno/Papagena à l’horizon. La mise en scène de Tobias Kratzer est habile et typiquement allemande. Le public voit projetés sur un grand écran une partie de ce que surveille Silla. Il assiste aussi au viol, non explicitement présent dans le livret originel, mais qui ‘justifie’le repentir soudain du tyran permettant un « happy end » amoureux. On est à la fois dans l’opéra pur par la beauté du chant et, visuellement, dans un feuilleton contemporain qui dynamise l’action.

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La Gioconda

« La Gioconda » de Ponchielli. Un opéra rare et virtuose. Une vision noire du pouvoir et du sexe, dans les égouts de Venise. Dur mais beau. Le tandem Olivier Py/ Pierre-André Weitz a encore frappé avec force, s’emparant de l’œuvre de Ponchielli, entre Verdi et Puccini, pour en décaper le pittoresque romantique des palais vénitiens et des ponts sur le Grand Canal. Au total, cette production d’une œuvre rarement jouée est un cadeau royal à ne rater sous aucun prétexte.

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Tristan und Isolde

Dans la grand-messe wagnérienne de Tristan und Isolde, le « maître de musique » Alain Altinoglu fait dialoguer les solistes avec chacun des pupitres de l’orchestre et notamment les cuivres et vents si difficiles à harmoniser dans l’immense flux wagnérien. Il emporte surtout l’orchestre de la Monnaie vers des sommets expressifs qui éclatent dès le prélude, lent et ombrageux jusqu’aux déchaînements douloureux des transitions comme autant de poèmes à l’intérieur du poème. Bouleversant.

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Frankenstein

Cette relecture du roman de Mary Shelley, Frankenstein, se fait dans une forme dramaturgique efficace qui touche notre imaginaire. D’habitude, un compositeur demande un livret pour sa musique, ici c’est le dramaturge/scénographe Alex Ollé qui, aidé par le directeur Peter de Caluwe, commande une musique à Mark Grey pour sa vision du mythe. La Fura dels Baus parvient toujours à nous séduire par un mélange de beauté formelle, d’intelligence conceptuelle et de direction d’acteurs/chanteurs dynamique.

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Macbeth Underworld

Oubliez Verdi ou même Shakespeare, ses affrontements virils et le portrait décapant d’une femme avide de pouvoir Lady Macbeth, plus féroce encore que son époux, simple instrument de cette soif meurtrière. Oubliez ? Non mais rêvez un peu, plongez-vous dans ce qui en reste dans votre mémoire, ou dans celle de ce couple envahi par la culpabilité et ses obsessions.. Le « Macbeth underworld » de Pascal Dusapin, mise en scène de Thomas Jolly est au total d’une beauté visuelle irrésistible et d’une force musicale raffinée sur le couple infernal des Macbeth, adoucis par l’amour.

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Aïda

Avec Aida, le metteur en scène et directeur artistique du Théâtre national de Grèce, Stathis Livathinos, réalise sa première mise en scène d’opéra. Soucieux des tensions qui agitent le bassin méditerranéen et des problématiques qui en découlent (nationalisme, liberté, exodes), il déploie hardiment les différentes facettes d’une œuvre où s’affrontent désir et sens du devoir, destins individuels et destin collectif.

Les interviews et autres critiques de Camille De Rijck sont également disponibles sur le site de Musiq3

Cet article est également disponible sur www.rtbf.be

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