Le « Siegfried » de Wagner, un ado anxieux et révolté. Une incarnation transcendante du ténor Magnus Vigilius.
A La Monnaie, la mise en scène de Pierre Audi, réalisée en cinq mois, suite au départ de Romeo Castellucci en avril, tient du miracle. Parvenir en si peu de temps à donner clarté et cohérence aux deux derniers volets du
« L’Or du Rhin ». Les tableaux cruels de Romeo Castellucci illuminent la malédiction de l’anneau d’une beauté fulgurante.
Les mises en scène de Romeo Castellucci, dans leur radicalité assumée, font parfois polémique, comme à la Monnaie en 2018 une « Flûte enchantée » où le maestro substituait son univers esthétique et philosophique puissant et fascinant aux « lumières » mozartiennes. Rien de
« Histoire du tsar Saltane » : un conte pour enfants qui émeut les adultes. ****
On ne monte pratiquement pas cet opéra de Rimsky-Korsakov en Belgique et c’est donc un immense bonheur de le découvrir dans la mise en scène de Dimitri Tcherniakov et sous la conduite d’Alain Altinoglu. Passer d’un "Tristan" sombre à cette
« Tristan und Isolde » de Wagner : le triomphe d’un chef, Alain Altinoglu et de l’Orchestre de la Monnaie.****
On peut être un grand chef (wagnérien, entre autres) sans être, comme Wagner le préconise dans « De la direction d’orchestre » (1869) « sûr, sévère, despote et même brutal. ». La preuve par Alain Altinoglu, certes « sûr » dans sa conduite musicale mais dont
» Lohengrin » (Wagner). Un grand moment de beauté, signé Py et Altinoglu, sur Wagner et l’antisémitisme ****
Difficile de passer à côté de Richard Wagner, en ce moment, sans le voir revêtu des habits de nos obsessions contemporaines. Après la reprise d’un "Parsifal" féministe et doucement iconoclaste de l’Allemande Tatiana Gurbaca, à l’Opéra Vlaanderen, voici " Lohengrin " aux prises