• Théâtre  • Charleroi Danses. Biennale 2015 : plutôt trois « Sacres » qu’un!

Charleroi Danses. Biennale 2015 : plutôt trois « Sacres » qu’un!

Ouverture ce soir 30 septembre (jusqu’au 17 octobre) de la Biennale Charleroi Danses dans un cadre rénové avec 23 chorégraphies au programme.

Heureux, l’Intendant général de Charleroi Danses, Vincent Thirion: outre la présentation, pour la Biennale, de 23 chorégraphies-dont 6 créations mondiales et deux Sacres du printemps, il a désormais un lieu performant, retravaillé par l’architecte français Jean Nouvel. Et pour lui, c’est LE vrai « Sacre ». Et de trois..C’est évidemment l’année « Mons 2015 » et Charleroi, bénéficie, comme bien des villes du Hainaut (et d’ailleurs) du « label » qui ouvre les portes et les sources financières.

Une nouvelle politique culturelle carolo.

Charleroi Danses .Open Studios

Charleroi Danses .Open Studios – © Vincent Thirion

Un grand chantier s’était ouvert pour l’aménagement du nouvel « hôtel de police », la Tour bleue, par Jean Nouvel et le bureau belge MDW Architecture A l’appel d’offre initial, Charleroi danses s’est ajouté, à hauteur de 4, 5 millions d’euros, avancés par la Ville. Résultat: enfin une salle de répétition de 20X20 m2 et 2 studios de 12X12, sans compter 6 logements pour les résidences artistiques, un nouveau bar et un beau toit rouge. « Un apport esthétique et fonctionnel important qui fait de Charleroi Danses un petit village, sourit Vincent Thirion. Depuis l’arrivée de Paul Magnette à l’Hôtel de Ville, la culture devient un fer de lance pour la modernisation de la Ville. Le Musée d’Art BPS22 en a aussi bénéficié. La culture est désormais visible jusque sur les panneaux arrière des pubs Decaux. Toutes les institutions de la Ville, comme à Mons, ont un tissage commun : désormais le PBA, l’Eden, l‘Ancre, et Charleroi Danses offrent un abonnement unique et des spectacles adaptés à la grandeur de chaque lieu : des petits solos ou duos de danse à l’Ancre et le Ballet de Lorraine au PBA. Nous présentons une création à Mons, pour la Biennale (« Side effects » d’Anton Lachky) mais aussi une grande coproduction en décembre, le nouveau spectacle de Jaco Van Dormael, « Cold Blood« . Rappelons que « Kiss and Cry » a eu un succès mondial avec 400 représentations que nous avons gérées, comme si un œuf d’autruche était tombé dans notre petit « nid de poule »!

Les fils conducteurs de la Biennale 2015.

Thierry De Mey. Solid Traces.Hommage à Trisha Brown

Thierry De Mey. Solid Traces.Hommage à Trisha Brown – © François Bodeux

 

 

 

Patrimoine et transmission

L’accroche est classique: un prolongement de l’année 2013 en l’honneur du « Sacre » de Stravinski, via deux chorégraphes: l’Italien Virgilio Sieni, directeur de la Biennale de danse de Venise, y voit « une rencontre entre le rituel et le corps d’aujourd’hui » Et Daniel Linehan, le New Yorkais de Bruxelles, propose une version du Sacre qui insiste sur la vie et les renaissances plus que sur la mort. En vedette à travers tout le festival, Thierry De Mey, créateur multiple, dont l’installation « Solid Traces » rend hommage à une des grandes dames du XXè siècle, Trisha Brown, en confrontant sculptures et images filmées. Hommage patrimonial aussi à Merce Cunningham via le Ballet de Lorraine de Thomas Jacobson et Thomas Caley. Mais aussi transmission de savoir de Pierre Droulers à deux de ses danseurs, Peter Savel (Shifts) et Jonathan Schatz (Elephant Rock),une des 2 chorégraphies (avec Olga De Soto) produites à Bruxelles (Raffinerie) cette année.

Fidélité.

La Biennale est aussi l’occasion d’assumer sa fidélité à des artistes associés comme Thomas Hauert, Suisse de Bruxelles, qui présente « La mesure du désordre ». Hauert répond à la demande de danseurs de Barcelone qui lui apporteront leur imaginaire et leur résistance comme un nouveau défi à marier des univers contradictoires. Fidélité aussi à une série d’artistes vivant en Belgique comme Anton Laski et ses Slovaks. Avec un mélange de créations et de premières belges : Whispers (Mossoux-Bonté), La Eslava (Ayelin Parolin), (Elle) retient(Olga De Soto). Ou de reprises récentes de Thierry Smits (ReVolT), Louise Vanneste (Rising horses), Mauro Pacccagnella (Over the top)ou Miet Warlop (Mystery Magnet).

Croisements et découvertes.

Mais ce dont Vincent Thirion est le plus fier ce sont ses « croisements », des origines, des disciplines, des modes d’expression avec un point particulier mis sur le dialogue Orient /Occident. Il invite à créer le Marocain Taoufiq Izeddiou et Meryem Jazouli, découverts à Daba Maroc ou accueille Malika Djardi (Sa prière). Enfin il propose un Atlas Charleroi, dans la ligne de Mons 2015, qui associe la population à la création : les chorégraphes portugais Ana Borralho et Joao Galante rassemblent sur scène cent Carolos de tous horizons pour une performance qui dessine le paysage de la ville et resserre le lien social. Retour au point de départ la Biennale Charleroi Danse 2015 se déroule dans un lieu rénové, offert à des artistes de toutes nationalités et aux habitants de la ville.

Biennale Charleroi Danses, du 30/09 au 17/10

Programme détaillé sur www.charleroi-danses.be

Christian Jade(RTBF.be)

 

Cet article est également disponible sur www.rtbf.be

POST A COMMENT