Nouveauté aux Prix de la Critique 2017/18 : une statuette signée de François Schuiten. 42 nominés et un hommage au KFDA.
Parmi les 42 nominés de la saison 2017-2018, répartis en 14 catégories (voir ci-dessous), 14 lauréats seront proclamés le 1er octobre au Théâtre 140 à Schaerbeek, lors d’une soirée mise en scène par Eric De Staercke et animée par Fabrizio Cassol et quelques musiciens du « Requiem pour L. » d’Alain Platel, d’après Mozart. Le 140, c’est le lieu où Jo Dekmine, mort l’an dernier, fit rayonner une culture de la scène belge et internationale. Un symbole fort.
Les Prix de la Critique ont vécu une année un peu exceptionnelle. Privés de subvention fin décembre par Mme la Ministre Greoli, ils renaissaient fin janvier avec une subvention de 10.000 euros prise dans la catégorie « promotion », la même que les Magritte pour le cinéma (70.000 euros). En outre promesse a été faite d’une subvention de la Loterie Nationale pour financer la fabrication d’une statuette représentative des Prix .
Une statuette symbolique, cadeau de François Schuiten.
La statuette de François Schuiten et Karl-Heinz Theiss pour – © Karl-Heinz Theiss
Sa conception est un cadeau de François Schuiten, connu pour « Les Cités obscures », une immense BD en 10 volumes des « Murailles de Samaris » aux « Souvenirs de l’Eternel présent », sur des scénarios de son comparse de longue date Benoît Peeters. Mais l’artiste est aussi un passionné des arts de la scène et le scénographe du Musée du Train et de la Maison Autrique, à Schaerbeek, de la station de métro Porte de Hal ou encore de la station des Arts et Métiers du métro parisien. Il a aussi signé les plateaux de plusieurs spectacles, dont « La Cenerentola » de Rossini à la Monnaie en 2000. Et il est l’auteur de nombreuses statuettes, dont celle des Prix de la Critique, en étroite collaboration avec Karl-Heinz Theiss. Voici comment il décrit les divers symboles qu’il a voulu y insinuer.
« Dans cette statuette je voulais, dit-il, qu’il y ait l’émotion d’une ouverture, comme une scène entrouverte, mais aussi une ouverture au monde que le théâtre nous apprend à décrypter. Un monde représenté par deux hémisphères de résine noire avec, au cœur du tout, l’idée de diversité, comme un fruit qui s’ouvre, sensuel, étonnant. Les saveurs de ce fruit sont des essences de bois, claires ou foncées, comme le monde dans sa diversité, formant des contrastes entrelacés, une multitude d’acteurs : c’est la scène du monde. Cet entremêlement de bois au cœur de l’astre sera disposé différemment par le maître artisan Karl-Heinz Theiss, rendant l’objet unique. »
Un palmarès de 42 nominés et un hommage à Frie Leysen et Christophe Slagmuylder et au KFDA
Frie Leysen, directrice fondatrice du KFDA – © Patrik Stollarz
Christophe Slagmuylder directeur du KFDA , 2004_2019 – © Bea Borgers
En plus de ces 14 prix, le Prix Bernadette Abraté, qui honore le rayonnement d’une personnalité des arts de la scène, sera décerné cette année à un duo, Frie Leysen et Christophe Slagmuylder. Frie Leysen, fut la créatrice et la directrice du Kunstenfestivaldesarts (KFDA) de 1994 en 2006. Christophe Slagmuylder lui a succédé, prolongeant cette collaboration inédite entre les différentes institutions culturelles de la capitale. Il quittera la direction artistique et générale en 2019. Tous les ans, au mois de mai, l’événement fait de Bruxelles la capitale européenne des arts de la scène. Des centaines d’artistes en théâtre, danse, performance et arts plastiques venus du monde entier apportent un regard singulier sur notre monde.
Nominations saison 2017-2018
Meilleur Spectacle
- L’Éveil du Printemps, mise en scène d’Armel Roussel
- L’Herbe de l’oubli, écriture et mise en scène de Jean-Michel d’Hoop
- La Reprise – Histoire(s) du théâtre (I), écriture et mise en scène de Milo Rau
Meilleure Mise en scène
- Bruxelles printemps noir, mise en scène de Philippe Sireuil
- Moutoufs, mise en scène de Jasmina Douieb
- Un Tailleur pour dames, mise en scène de Georges Lini
Meilleur Spectacle de danse
- Etna, de Thi-Mai Nguyen
- I-clit, de Mercedes Dassy
- WaW – We are woman, de Thierry Smits
Meilleur Spectacle de cirque
- Burning (Je ne mourus pas et pourtant nulle vie ne demeurera), de Julien Fournier et Laurence Vielle (Habeas Corpus Compagnie)
- Mémoire(s), de la Compagnie Poivre Rose
- Strach – a fear song, de Patrick Masset (Théâtre d’1 jour)
Meilleur Spectacle Jeune Public
- Baby Macbeth, d’Agnès Limbos (Compagnie Gare Centrale)
- Chacun son rythme, d’Alexandre Drouet (Projet Crytopsie)
- La guerre des buissons, du Théâtre des 4 mains
Meilleur(e) Seul(e) en scène
- Avant la fin, de et avec Catherine Graindorge
- Délestage, de et avec David-Minor Ilunga, mise en scène de Roland Mahauden
- Un grand amour, de Nicole Malinconi, avec Janine Godinas (adaptation et mise en scène de Jean-Claude Berutti)
Meilleure Découverte
- J’abandonne une partie de moi que j’adapte, de Justine Lequette (Nabla Group)
- Pater, de Barbara Sylvain (Oh my god)
- Quelques rêves oubliés, de Camille Panza d’après Oriza Hirata
Meilleur Comédien
- Jean-Pierre Baudson dans La Route du Levant et dans Bruxelles printemps noir
- Laurent Capelluto dans Le Misanthrope
- Nicolas Luçon dans L’Éveil du Printemps
Meilleure Comédienne
- Anne-Claire dans Oh les beaux jours
- Claire Bodson dans Dernier lit
- Cathy Grosjean dans Bug
Meilleur espoir masculin
- Tom Adjibi dans La Reprise – Histoires du théâtre (I) et dans Eddy Merckx a marché sur la lune
- Jules Puibaraud dans J’abandonne une partie de moi que j’adapte
- Félix Vannoorenberghe dans December Man et dans La Profondeur des forêts
Meilleur espoir féminin
- Pricilla Adade dans Botala Mindele
- Raphaëlle Corbisier dans GEN Z : Searching for beauty
- Léa Romagny dans J’abandonne une partie de moi que j’adapte
Meilleure Auteur(e)
- Laure Chartier pour Un fait divers
- David-Minor Ilunga pour Délestage
- Laurence Vielle pour Burning (Je ne mourus pas et pourtant nulle vie ne demeurera)
Meilleure Scénographie
- Bug, Scénographie de Sabine Theunissen
- Métamorphoses, Scénographie de Satu Peltoniemi
- Un tailleur pour dames, Scénographie de Thibaut De Coster et Charly Kleinermann
Meilleure Création artistique et technique
- Chambarde, de Nicolas Mouzet-Tagawa
- Frankenstein, de Jan-Christoph Gockel
- Le Livre de la Jungle, de Thierry Debroux et Philippe Tasquin
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