« La mémoire des arbres » : entre poème symphonique et théâtre action.
Au départ personne ne s’attendait à ce coup-là. Fabrice Murgia met le nucléaire russe au centre d’une pièce évoquant une ville oubliée. Ce n’est pas Tchernobyl mais une petite ville inconnue, cadenassée par l’armée russe. A la fin un témoin des
Festival de Liège. « Les Estivants » d’après Gorki. Petits bourgeois en désarroi, hier et aujourd’hui. ***
Cela fait trente ans que je n’avais plus vu "Les Estivants" de Gorki, montés en Belgique sur un scène professionnelle francophone. En 1988, Philippe van Kessel, pour sa dernière mise en scène à l’Atelier Ste Anne, avant de diriger le
« Un Conte allemand », le grand Art de la Marionnette. Drôle, poétique, séduisant ****
"Le petit Chaperon Rouge" vous connaissez, tout comme "La Belle au Bois dormant" ou "Blanche Neige". Ajoutez "Le Nain Tracassin", "Le pêcheur et sa femme" et d’autres contes parmi les 200 des Frères Grimm. Mais comment les lier ? Jan-Christoph Gockel et
« La Reine Lear » de Tom Lanoye. Un monstre sacré, Shakespeare, et deux sacrés monstres, Lanoye et sa Reine, Anne Benoît ***
Quand j’étais gamin on appelait les acteurs de théâtre français qui venaient jouer au Théâtre du Parc non pas des "stars" mais des "monstres sacrés". J’ai ainsi vu Pierre Brasseur, celui des "Enfants du paradis", applaudi debout pendant cinq minutes à
» Les Bas-fonds » (Gorki/Ruëll). Le nez dans le cambouis social, les pauvres, ces invisibles honteux. ***
Au départ il y a un texte pré-révolutionnaire de Maxime Gorki, le futur chantre de la Révolution soviétique. Une exploration des "bas-fonds " russes au temps des tsars, au début du XXè siècle. Avec une intrigue à la Victor Hugo ménageant
« Ithaque » (Christiane Jatahy), fort conceptuel. « Looking at the ceiling », un « song play » rafraîchissant (John Adams).
Tout le monde sait que Pénélope fait et défait une tapisserie pendant les 10 ans d’absence Ulysse, pris par la guerre de Troie puis par les charmes de la nymphe Calypso. Pénélope déploie une stratégie de reine au foyer pour
« L’Eveil du Printemps » (Wedekind/Roussel). Sexe, amour et tragédie en pays ado. Une symphonie pop et poétique ****
Critique :**** Une pièce parlant ouvertement de sexe au sein d’une bande d’ados de 14 ans, en 1891, dans l’Empire allemand, ça faisait plutôt mauvais genre ! "L’Eveil du Printemps", c’est le bourgeonnement du désir adolescent avec toutes ses interrogations, ses peurs, ses
Festival XS au National: l’embarras du choix.
Cela fait 8 ans qu’on s’amuse pendant 3 jours au National en picorant la programmation de petites formes concoctée par Alexandre Caputo. De 10 à 30 minutes pour surprendre, séduire, convaincre et, pour certains, envisager une forme plus longue. Exemple
» Frankenstein » d’après Mary Shelley. Les malheurs d’un monstre géant et du petit Victor. Une étonnante performance de marionnettiste.
Dans le laboratoire de vie et de mort installé sur le plateau du National, des comédiens hyper sympas nous accueillent avant le spectacle pour nous raconter l’histoire de petits objets récoltés ici et là. Ils sont comme la boîte à
« Menuet »: un thème délicat, à la Lolita, traité avec une infinie délicatesse. Murgia en grande forme ***
Pas évident, en francophonie, de cultiver ce genre hybride, le "théâtre musical", entre théâtre et opéra. Les Flamands et notamment le groupe LOD ont trouvé un public pour ces œuvres subtiles. Nous avons assisté, ravi, il y a un an