• Théâtre  • Mons 2015 : un  » grand déballage  » de culture mêlant le pointu et le festif.

Mons 2015 : un  » grand déballage  » de culture mêlant le pointu et le festif.

Dix ans de travail acharné présentés en grande pompe à Mons hier avec comme fil conducteur la technologie qui métamorphose le rapport de la ville aux arts.

Un Elio Di Rupo radieux, entouré de son équipe et de nombreux ministres– dont la Ministre de la Culture, Joëlle Milquet (interview ci-dessous). Il a proposé à 3000 spectateurs, dont 200 journalistes, un avant-goût festif de la programmation.

Le coup d’envoi est fixé au 24 janvier avec une fête multidisciplinaire tout feu tout flamme, qui devrait attirer 100.000 spectateurs et une première exposition Mons superstar. Suivie jusqu’à la clôture, le 12 décembre, de 4 autres expos, tournées soit vers le passé, le Borinage de Van Gogh, les turbulences poétiques de Verlaine, le mythe du dragon, emblème fondateur de la ville, soit vers l’art contemporain avec des sculptures chinoises monumentales ou Atopolis, concocté avec le Wiel’s de Bruxelles.

 

La programmation théâtrale ? Vedettes internationales et proximité

 

Son inspirateur, Daniel Cordova nous la résume :

Il y a des spectacles incontournables, comme le cycle Sophocle réécrit par le Canadien Wajdi Mouawad, un événement, une aventure, une performance qui oblige les spectateurs à se lever à 5h du matin pour terminer à minuit !D’autres vedettes internationales comme un autre Canadien, Denis Marleau, le Français Pommerat, nos voisins flamands Guy Cassiers et Wim Vandekeybus et nos francophones Fabrice Murgia, Michèle Noire et Axel De Booseré, complice du Tchèque Petr Forman, génial marionnettiste et fils de Milos, le cinéaste.

Mais ce qui nous tient le plus à cœur, c’est une aventure plus intérieure, confiée à une vingtaine d’acteurs : ils iront dans Fait maison défendre chez des particuliers des textes qui les ont touchés dans leur intimité, pour aller au plus près du mystère théâtral. Le but :créer un réseau de  » bouche à oreille « , sans médiation de  » communicants. Idem pour Autour de la Table, où 20 spectateurs écouteront la première lecture d’une pièce.

Il s’agit de nous rapprocher de notre public ou d’en conquérir un nouveau, par le plaisir de la proximité et le partage avec les enfants ou les voisins. Partir à la recherche d’un nouveau public et ne pas attendre qu’il tombe du ciel et des médias ! »

Cette proximité avec le public est d’ailleurs au cœur d’un programme qui multiplie les fêtes de rue, les performances spectaculaires et drôles et la participation d’un public jeune et intergénérationnel, dans le droit fil de la cité du Doudou. Roland de Lassus, musicien classique de la Renaissance, une vedette locale, sera célébré de façon  » rock and roll « .

 

 

Le projet politique : un bond en avant

C’est évidemment le vrai fil conducteur de l’opération Mons 2014 .Elio DI Rupo espère faire faire à sa ville un bond en avant de 20 à 30 ans. En se basant sur le modèle de Lille 2004, qui a généré des profits financiers pour la ville et sa région (6 euros pour 1 euros investi), l’Intendant de la fondation, Yves Vasseur espère bien générer des profits économiques de l’ordre de 1 à 4, pour la ville et sa région, soit 280 millions pour 70 millions investis. Il compte sur une fréquentation de 2.000.000 de spectateurs sur 11 mois dont la moitié proviendrait du Hainaut Quant à la Ministre de la Culture, Joëlle Milquet, qui  » hérite  » d’un travail de 10 ans – elle voit avant tout dans Mons 2015 un projet d’avenir passionnant.

Je veux faire de Mons 2015 la vitrine d’un combat politique de démocratisation et d’accès à la culture » Joëlle Milquet, Ministre de la Culture.

 » La force de ce projet, c’est la diversité et la pluralité des genres. Il mélange l’excellence et la pointe de l’art contemporain avec un ancrage local qui relève de la démocratisation de la culture. Avec une ambiance très participative de jeunes de la région, de guildes frontalières. C’est le carrefour de tous les genres, avec l’âme hennuyère et montoise en plus, où les gens ne se prennent pas au sérieux. Je vais faire de Mons 2015 la vitrine d’un combat politique de démocratisation et d’accès à la culture. Mais aussi avec de nouveaux liens avec la Communauté flamande que je compte bien renforcer en donnant un peu de contenu au récent accord de coopération entre les deux communautés. Mon collègue flamand y semble très ouvert.  »

(D’autres précisions sur la politique culturelle de Joëlle Milquet, dans une interview séparée).

Rendez-vous donc au 24 janvier : un coup d’oeil sur la programmation  » géante  » sur le site www.mons2015.eu

Christian Jade (RTBF.be)

Cet article est également disponible sur www.rtbf.be

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