LA MONNAIE 23/24. LE RING DE WAGNER AVEC UN TIGRE DANS SON MOTEUR, ROMEO CASTELLUCCI.
Peter de Caluwe, le directeur de La Monnaie, adore donner une couleur à chacune de ses saisons. Le fil rouge de 2023/24 « There will be fate », affirme donc que le destin nous guette mais que rien ne nous empêche de
La Monnaie virtuelle et gratuite : 7 opéras en ligne dès ce 21 mars pour alléger notre solitude
La trilogie Mozart /Da Ponte, objet de polémique, devait être diffusée "live" sur le site européen d’Opera Vision les 19, 21 et 24 mars. La crise coronavirus en a décidé autrement. Peter De Caluwe, Directeur de la Monnaie a décidé de diffuser
Mozart, anti-macho, manifeste avec #MeToo. Des Noces dopées à l’actu. Ambitieux. Un must. ***
C’est un des nombreux paris - réussis - d’une saison follement ambitieuse de Peter de Caluwe. Après deux créations mondiales contemporaines - dont un "Macbeth" de Pascal Dusapin, une "Jeanne au Bucher" d’Honegger mise en scène par Castelluci, des Contes
« Les Contes d’Hoffmann ». Le Monde est Star, Hollywood est son Roi, Warlikowski son Prophète. ***
Au départ un poète romantique allemand E.T. Hoffman, dont les contes jouent sur le fantastique des situations, l’inquiétante étrangeté des âmes et le romantisme du poète qui noie souvent ses tourments amoureux dans l’ivresse. Critique :*** Puis Jacques Offenbach, après la chute de
« Jeanne d’Arc au bûcher » d’après Honegger et Claudel. Audrey Bonnet bouleversante en Jeanne, victime de son mythe. ****
Romeo Castellucci déconstruit, c’est son talent, le personnage sacré de Jeanne d’Arc dans l’oratorio dramatique conçu en 1938 par un duo d’avant-garde. Le livret de Paul Claudel et la partition d’Arthur Honneger résistent fort bien à l’étrangeté du personnage de
Reprise de « Requiem pour L. » de Fabrizio Cassol et Alain Platel à Charleroi danse ***
Au départ, comme l’expliquent ci-dessous Fabrizio Cassol et Alain Platel, il y a non pas une "idée" mais une intuition commune à partager : aborder en douceur le tabou de la mort, au départ du "Requiem" inachevé de Mozart. Une complicité
« Le Silence des Ombres » de Benjamin Attahir. Maeterlinck autrement. Un cadeau de la Monnaie à un jeune compositeur. ***
Il était une fois Maeterlinck, Maurice, francophone des Flandres, promoteur d’un théâtre symboliste porté aux nues par l’avant-garde des années 1890-1920. Debussy lui commanda un livret à partir d’une de ses œuvres, "Pelléas et Mélisande", devenu un opéra unique, sans
« Macbeth Underworld » de Pascal Dusapin. Psychanalyse d’un couple halluciné. Éblouissant ***.
Pour Pascal Dusapin, le compositeur, la Monnaie est une (bonne) habitude depuis 1992… et son premier opéra "Medea Material" mis en scène par Jacques Delcuvellerie. Pour Thomas Jolly, c’est une première et déjà une réussite. Ce metteur en scène français (de
« Macbeth Underworld » de Pascal Dusapin : Thomas Jolly, metteur en scène, dans le bain d’une création
Thomas Jolly est connu en France comme un fou de Shakespeare qui a monté à Avignon, en un marathon de 18 heures, la trilogie intégrale d’Henri VI puis Richard III, puis en Cour d’Honneur le Thyeste de Sénèque , l’origine
« Mahagonny », un « requiem » choral, noir de noir. La griffe d’Ivo Van Hove sur le pamphlet de Weill/Brecht.
A sa création à Leipzig en 1930, les nazis organisent une cabale pour saborder cet opéra "judéo-marxiste". Il est pour les hitlériens, l’exemple même de "l’art dégénéré" qu’ils feront disparaître dès leur arrivée au pouvoir … trois ans plus tard. Non